domingo, 25 de mayo de 2008
jueves, 22 de mayo de 2008
LA MORT-POEMAS DE WINSTON MORALES CHAVARRO EN FRANCÉS
VIII
LA MORT
A Laurent Vigouroux, mort à Iquítos, Perú, le 24 avril 1999.
Comme située dans un espace vague et lointain
la mort se rapproche
jusqu’à nous prendre par le bras.
On peut penser qu’elle est notre ombre ou notre rêve,
peut-être une soeur aînée
qui depuis longtemps abandonna la maison
mais qui de biais
surprend par sa présence de vague
ou de pleurs d’enfant prodigue.
Dans l’ivresse de la nuit
la mort
avec son chant de corneille,
avec ses halos d’ or qui se jettent dans le feu,
nous réveille du rêve ou de la léthargie
nous pousse vers la sérénité définitive de ce qui est obscur.
Alors comprendrons-nous
que toujours elle a été proche
que sa présence était comme la rumeur d’un fleuve
bordant la berge de notre embouchure la plus proche.
Mais à l’heure de l’ abîme
à l’ heure du concert fatidique
- quand l’oiseau Fanza chante son requiem dans l’arrière-cour
ou rêvent d’antiques cloches -
la mort nous est si particulière
si connue
que son ombre impénétrable
subite se transforme en éclatements de feu
et la nuit horrible
en un labyrinthe de parfums
d’où commencent à fleurir des anémones
dans la distance solaire de l’autre rivage.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
LA MORT
A Laurent Vigouroux, mort à Iquítos, Perú, le 24 avril 1999.
Comme située dans un espace vague et lointain
la mort se rapproche
jusqu’à nous prendre par le bras.
On peut penser qu’elle est notre ombre ou notre rêve,
peut-être une soeur aînée
qui depuis longtemps abandonna la maison
mais qui de biais
surprend par sa présence de vague
ou de pleurs d’enfant prodigue.
Dans l’ivresse de la nuit
la mort
avec son chant de corneille,
avec ses halos d’ or qui se jettent dans le feu,
nous réveille du rêve ou de la léthargie
nous pousse vers la sérénité définitive de ce qui est obscur.
Alors comprendrons-nous
que toujours elle a été proche
que sa présence était comme la rumeur d’un fleuve
bordant la berge de notre embouchure la plus proche.
Mais à l’heure de l’ abîme
à l’ heure du concert fatidique
- quand l’oiseau Fanza chante son requiem dans l’arrière-cour
ou rêvent d’antiques cloches -
la mort nous est si particulière
si connue
que son ombre impénétrable
subite se transforme en éclatements de feu
et la nuit horrible
en un labyrinthe de parfums
d’où commencent à fleurir des anémones
dans la distance solaire de l’autre rivage.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
XXVI
Il y a une femme dans ma maison
qui regarde je ne sais vers quel coin, vers quel
monde
une femme dont le dos
constitue le vent ;
l’ arbre de la nuit
comme une oraison pour les cas difficiles.
Il y a une femme
que je ne connais pas
et cependant je sais que c’est un prétexte.
Comme si la rêver ne fut pas suffisante
pour achever de la comprendre,
mon âme se lance vers les hauteurs
comme cherchant je ne sais quelle colline
je ne sais quel précipice.
Il y a une femme qui m’a dépossédé
quand à peine je découvris
que je naquis pour être homme ou rêve.
Une femme de jamboses et guáimaros gigantesques
une femelle douce et transpirante
qui passe comme un fleuve
susurrant vents légers de nostalgie
pour mon monde vraisemblable y fantastique.
Il y a une femme dans mes rêves
une femme qui regarde je ne sais vers quel endroits
vers quel coins.
Une femme à qui les arbres, les oiseaux
et inclus les sphères
parlent quotidiennement
avec une vocation merveilleuse
et lui communiquent les secrets insondables
des pierres et des fleuves.
Il y a une femme qui regarde vers mes mondes souterrains
et décante avec ses poumons balsamiques
toutes les ombres qui m’ habitent
une femme qui connaît tous les mystères de mes
nuits
la douce lune impétueuse
de mon angoisse.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
Il y a une femme dans ma maison
qui regarde je ne sais vers quel coin, vers quel
monde
une femme dont le dos
constitue le vent ;
l’ arbre de la nuit
comme une oraison pour les cas difficiles.
Il y a une femme
que je ne connais pas
et cependant je sais que c’est un prétexte.
Comme si la rêver ne fut pas suffisante
pour achever de la comprendre,
mon âme se lance vers les hauteurs
comme cherchant je ne sais quelle colline
je ne sais quel précipice.
Il y a une femme qui m’a dépossédé
quand à peine je découvris
que je naquis pour être homme ou rêve.
Une femme de jamboses et guáimaros gigantesques
une femelle douce et transpirante
qui passe comme un fleuve
susurrant vents légers de nostalgie
pour mon monde vraisemblable y fantastique.
Il y a une femme dans mes rêves
une femme qui regarde je ne sais vers quel endroits
vers quel coins.
Une femme à qui les arbres, les oiseaux
et inclus les sphères
parlent quotidiennement
avec une vocation merveilleuse
et lui communiquent les secrets insondables
des pierres et des fleuves.
Il y a une femme qui regarde vers mes mondes souterrains
et décante avec ses poumons balsamiques
toutes les ombres qui m’ habitent
une femme qui connaît tous les mystères de mes
nuits
la douce lune impétueuse
de mon angoisse.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
VIII
Aniquirona
Je n’ai pas peur de toi
avant je t’aimais.
Le chemin comme un miroir
me montre un à un tes raccourcis, le commencement.
Ecoute la voix des oiseaux-moqueurs !
Pied nu,
nu
et fou
sans la niaiserie du temps enfant
je dois me fondre dans la respiration de l’air
devenir particule de ton cosmos.
Pour arriver à toi
il ne sert à rien de me questionner sur les usages de la case
ni même déplacer les meubles
pour que l’ambiance paraisse distincte
il ne sert à rien de prendre chaque matin une route différente
pour croire que cela aboutit à un autre pays
il n’est pas nécessaire d’avancer l’horloge
pour sentir que le temps passe rapidement
ni non plus le reculer
pour croire qu’on vit éternellement
il ne sert à rien de se taire pour que les mots ne s’usent pas.
Il suffit de mettre la tête dans le fleuve du néant
- peut-être jusqu’à la nuque -
et sentir comment la lumière de l’eau
inonde les poumons
et comment son rire rédempteur
nous mouille d’équilibre
et de la liberté sereine
de fouler d’autres chemins.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
Aniquirona
Je n’ai pas peur de toi
avant je t’aimais.
Le chemin comme un miroir
me montre un à un tes raccourcis, le commencement.
Ecoute la voix des oiseaux-moqueurs !
Pied nu,
nu
et fou
sans la niaiserie du temps enfant
je dois me fondre dans la respiration de l’air
devenir particule de ton cosmos.
Pour arriver à toi
il ne sert à rien de me questionner sur les usages de la case
ni même déplacer les meubles
pour que l’ambiance paraisse distincte
il ne sert à rien de prendre chaque matin une route différente
pour croire que cela aboutit à un autre pays
il n’est pas nécessaire d’avancer l’horloge
pour sentir que le temps passe rapidement
ni non plus le reculer
pour croire qu’on vit éternellement
il ne sert à rien de se taire pour que les mots ne s’usent pas.
Il suffit de mettre la tête dans le fleuve du néant
- peut-être jusqu’à la nuque -
et sentir comment la lumière de l’eau
inonde les poumons
et comment son rire rédempteur
nous mouille d’équilibre
et de la liberté sereine
de fouler d’autres chemins.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
V
Que faisais-je
au milieu de ces gens ?
De ce peuple dans l’obscurité ?
Pour quoi ces paroles me crient à l’oreille ?
laisse la lumière à moitié
il n’est pas nécessaire que tu te déshabilles.
Nous Aimer ainsi
sans nous toucher
sans regards
nous aimer sans même nous voir
avec la lumière légère
fermant les yeux sur fautes et querelles.
Là je t’aime
comme tu le proposas
sans même nous dénuder
sans écouter ta respiration
sans écouter la mienne.
Pourquoi au sortir de la chambre obscure
courait cette brise rédemptrice ?
Les places étaient peuplées de faces souriantes
je ne reconnus personne
mais la brise arrivait
et la lumière d’un soleil lointain
n’éblouissait pas ce chemin.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
Que faisais-je
au milieu de ces gens ?
De ce peuple dans l’obscurité ?
Pour quoi ces paroles me crient à l’oreille ?
laisse la lumière à moitié
il n’est pas nécessaire que tu te déshabilles.
Nous Aimer ainsi
sans nous toucher
sans regards
nous aimer sans même nous voir
avec la lumière légère
fermant les yeux sur fautes et querelles.
Là je t’aime
comme tu le proposas
sans même nous dénuder
sans écouter ta respiration
sans écouter la mienne.
Pourquoi au sortir de la chambre obscure
courait cette brise rédemptrice ?
Les places étaient peuplées de faces souriantes
je ne reconnus personne
mais la brise arrivait
et la lumière d’un soleil lointain
n’éblouissait pas ce chemin.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
III
Aniquirona
quand je descends les escaliers de la maison
je pense que c’est une autre manière d’ arriver à Schuaima
-le règne du grand lointain-
Il se peut que descendre
soit une autre forme d’ascension.
Là
de l’autre côté de ce jour
attend le train qui doit nous transporter.
Il pleut,
il pleut
minutes
la route opposée,
va le chemin
contrecoup à ce craquement de paysages.
A la fenêtre
le pont d’arbres
une porte
un arbre d’oiseaux bleus
la rivière d’ escargots
tout s’agglutine autour de nous
seul le train va par le chemin
et avec lui
le chant distant des rails
la musique de la rue
la voix continuelle de la pluie
une lumière lointaine qui m’ appelle.
Silence, silence !
Je m’en vais accroché au vent
je flotte
et me rend compte
que la mort est musique
et qu’il faut l’écouter
avec les oreilles éveillées.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
Aniquirona
quand je descends les escaliers de la maison
je pense que c’est une autre manière d’ arriver à Schuaima
-le règne du grand lointain-
Il se peut que descendre
soit une autre forme d’ascension.
Là
de l’autre côté de ce jour
attend le train qui doit nous transporter.
Il pleut,
il pleut
minutes
la route opposée,
va le chemin
contrecoup à ce craquement de paysages.
A la fenêtre
le pont d’arbres
une porte
un arbre d’oiseaux bleus
la rivière d’ escargots
tout s’agglutine autour de nous
seul le train va par le chemin
et avec lui
le chant distant des rails
la musique de la rue
la voix continuelle de la pluie
une lumière lointaine qui m’ appelle.
Silence, silence !
Je m’en vais accroché au vent
je flotte
et me rend compte
que la mort est musique
et qu’il faut l’écouter
avec les oreilles éveillées.
Traducción de Marcel Kemadjou Njanke-Camerún
VII
Etrangère
Danse de feu
Je sais que la mort
C’est être à l’écoute d'autres voix,
Aussi posé-je mon oreille
Contre la cascade de ta rivière.
Je cherche la mort,
je cherche un chemin nu entre les pierres
Je cherche cette voix :
serait-elle un hasard lointain
un hasard proche ?
Peut-être se trouve-t-elle dissimulée
En moi ?
Je sais que là
dans le silence obscur du miroir,
résonne la musique symphonique
de l’autre matin
ma tête s’agite avec le vent
Il pleut
Et j’apprend avec la pluie
le dictionnaire ouvert
du chemin.
Traduit en français par Athanase Vantchev de Thracy
IV.
Une sorcière faite de lumière,
De coquillages et de choraux sous-marins
Dois-je me faire eau
pour extraire une quelconque substance dénonciatrice ?
Pendule suspendu
Entre les golfes de tes mains
Et l'ombre imprécise de ton arbre
Je me meurs, je deviens un être à trois dimensions
Pour tes yeux
Tu sais que là
Dans la grande légèreté sonore de ta rivière
Les battements de mon coeur
Se transforment en notes de musique
Qui convergent avec le courant gonflé
Par la sueur de ton bosquet.
Traduit en français par Athanase Vantchev de Thracy
A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y
38 Boulevard Flandrin
75116 Paris
FRANCE
XIV
Etrangère
Je me demande
A quel point la solitude et l'oubli sont bénis
Jusqu’à quand
Dois-je m’interroger si le naufrage
Signifie naviguer vers ton univers.
La quiétude
Précise
Permet de vivre en compagnie du fantôme
Qui habite l’autre face des choses
Et le silence
Est la ramure
Qui peuple les joncs et les échos
Le miroir auquel est suspendu
L'image des hommes.
Laquelle des pièces de l'oubli
J’habite en ce moment?
Suis-je avec toi étrangère ?
Ou peut-être ma cécité s’obstine-t-elle à rôder
Dans les chambres à coucher
Où repose la mort, la très belle mort?
Traduit en français par Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 28 mai 2008
A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y
38 Boulevard Flandrin
75116 Paris
FRANCE
III
Aniquirona
Quand je suis sous les escaliers de la maison
J’ai l’impression de vivre une autre façon d'arriver à Schuaima –
le royaume du grand lointain –
il se peut que descendre
est une autre forme d'ascension.
Là
De l'autre côté de ce jour
Se trouve le train qui doit nous transporter.
Il pleut,
Il pleut
Minutes,
Route contraire,
le chemin qui va
En frappant contre le claquement des paysages.
Par la fenêtre
On voit le pont des arbres
Une porte
Un arbre d'oiseaux bleus
La rivière des escargots
Tout s’agglutine à notre voyage
Seul le train va son chemin
Et avec lui
Le chant distant des rails
La musique de la rue
La voix continuelle de la pluie
Une lumière lointaine qui m'appelle.
Silence, silence!
Je suis hapé par le vent
Je flotte
Je me rends compte
Que la mort est musique
Qu’il faut écouter la mort
Avec les oreilles éveillées.
Traduit en français par Athanase Vantchev de Thracy
A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y
38 Boulevard Flandrin
75116 Paris
FRANCE
Que faisai-je
Au milieu de ces gens-là?
De ce village plongé dans l’obscurité?
Pourquoi ces paroles m’interpelaient-elles ?
La lumière baisse à moitié
Nul besoin de te déshabiller.
Aimons-nous ainsi,
Sans nous toucher,
Sans nous regarder,
Aimons-nous sans même nous voir,
Dans le clair-obscur,
Sans nous soucier des erreurs et des disputes.
Là, je t'aime
Comme tu le souhaitais,
Sans nous dévêtir,
Sans que j’écoute ta respiration,
Sans que tu écoutes la mienne.
Pourquoi au sortir de cette pièce obscure
Courait cette brise rédemptrice?
Les places étaient remplies de visages souriants,
Je n’ai reconnu personne,
Mais la brise continuait à affluer
Et la lumière d’un soleil lointain
N’éblouissait pas ma route.
Traduit en français par Athanase Vantchev de Thracy
A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y
38 Boulevard Flandrin
75116 Paris
FRANCE
ANIQUIRONA, XIV- EN PORTUGUÉS
Estrangeira
hei de questionar
até que ponto a solidão e o olvido são benditos
até que ponto
ensimesmar-se no naufrágio
seja um ato de navegação até o cosmo.
O apaziguamento
é preciso
para encontrar o fantasma da outra margem
e o silêncio
é a enramada
que povoa de juncos e de ecos
este espelho de que pende
a imagem dos homens.
Qual dos quartos do olvido
habito neste instante?
Estou contigo, forasteira?
Ou, acaso, persiste a cegueira
nas longas caminhadas
pelas alcovas onde repousa a belíssima morte?
TRADUCCIÓN DE ANTONIO MIRANDA
hei de questionar
até que ponto a solidão e o olvido são benditos
até que ponto
ensimesmar-se no naufrágio
seja um ato de navegação até o cosmo.
O apaziguamento
é preciso
para encontrar o fantasma da outra margem
e o silêncio
é a enramada
que povoa de juncos e de ecos
este espelho de que pende
a imagem dos homens.
Qual dos quartos do olvido
habito neste instante?
Estou contigo, forasteira?
Ou, acaso, persiste a cegueira
nas longas caminhadas
pelas alcovas onde repousa a belíssima morte?
TRADUCCIÓN DE ANTONIO MIRANDA
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